Le long de la route départementale qui mène jusqu'à Oingt, la traversée des premiers villages aux façades jaune ocre confirment l'arrivée dans le bien nommé pays des Pierres Dorées. Juchée sur sa colline, dans un paysage de vignes et de vallons aux courbes irrégulières, Oingt révèle par sa position stratégique un peu de son histoire. Dès l'époque romaine, puis au Moyen Âge, le village eut en effet pour rôle de surveiller l'antique voie de passage entre Saône et Loire, aux frontières des deux territoires ennemis du Beaujolais et du Lyonnais. S'il ne reste aucune trace de la motte féodale édifiée par les premiers seigneurs d'Oingt, c'est bien au Moyen Âge que s'est forgée l'identité actuelle du village. Passée la porte de Nizy, issue des fortifications érigées à partir du XIIIème siècle, on emprunte les ruelles aux noms imagés rues "Tyre-laine", "Coupe-jarret" ou "Traine-cul" et l'on admire les hautes façades aux teintes chaudes, les voûtes en plein cintre et autres linteaux en double accolade
. Dans la partie haute du village s'érigent fièrement les principaux témoignages du second site castral édifié par les Seigneurs d'Oingt : les vestiges de l'ancien logis seigneurial, l'église Saint-Mathieu et, bien sûr, le donjon (XIIIème siècle), lieu de perception des impôts jusqu'à la Révolution.